Alvin était encore à son agence à réfléchir, sur tout ce qu'avait pu dire ou faire cette jeune Usagi, Elisa. Elle connaissait Noctis, elle le pensait "mort". Pourtant la lettre publique qu'il avait écrite n'était pas aussi claire que ça, il aurait très bien pu tout simplement s'exiler, prendre l'air ou autre. L'homme tournait en rond dans ses notes, rien n'allait, d'abord il quittait Paris après la mort de ses parents, puis on n'a plus de nouvelles de sa femme et maintenant ça? Son état mental semblait très disloqué, étant donné les informations qu'il avait pu recueillir ça et là dans Mountain City, des rumeurs comme quoi ce professeur de vingt-huit ans aurait eu des relations ambiguës avec certaines de ses élèves. Alvin secoua la tête, pas de conclusion hâtive, surtout! Il devait bien y avoir une raison, un élément déclencheur à tout ceci, non? De ce qu'il sait, avant son départ au Japon Noctis était un homme joyeux, tout à fait en adéquation avec le monde qui l'entourait. C'était à croire que les seuls éléments de réponse se trouveraient au Japon, en fait... Il soupira, se levant pour enfiler sa veste, nouer son écharpe et sortir de son agence afin de fumer un peu de sa fidèle cigarette électronique saveur framboise. Noctis... Que nous cachais-tu...?
Après un moment, un vent glacial fit son apparition, il se faisait tard et les températures jouaient de cela. Alvin rentra pour se préparer un chocolat chaud puis, se rasseyant à son bureau, aperçut dans ses dossiers une photo, celle d'un artefact antique, représentant une sorte d'oeil enflammé. Et si c'était lié à cette chose? Alvin finissait alors sa boisson en réfléchissant, puis se leva pour finalement décider de sortir pour de bon. Il ferma la porte à clé derrière lui et partit en direction des nouveaux quartiers, doucement.

Il arriva alors devant l'immense domaine Lunaris qui, comme il l'avait prédis, était cerné par les équipes d'enquête de la police. Ils n'aimaient pas les "fouineurs" comme lui, alors il devait se montrer discret. Il tenta donc de passer par le côté latéral gauche, afin d'arriver directement dans les jardins du manoir. Chose qu'il réussit sans encombre. Il marchait dès lors le plus discrètement possible, jaugeant minutieusement chacun de ses pas, malgré qu'il fasse craquer des branches par-ci par-là. Il arrivait proche de la bâtisse, cherchant du coin de l'oeil un moyen d'entrer. Une fenêtre menant à une salle qui semblait vide, ce serait parfait. Alors il s'en approcha et grimpa afin de l'ouvrir et de passer dedans: effectivement vide, il avait de la chance jusque là.
Le voilà qui était dans le manoir, dans une salle semblant n'être autre qu'une salle de bain. Il déposa son oreille à la porte pour entendre si quelqu'un était proche mais n'entendit rien, alors il ouvrit la porte lentement et aperçut deux policiers qui discutaient, il referma la porte et commença à réfléchir. Comment avait-il pu ne pas entendre ces deux-là? Quoi qu'il en soit il devait trouver une solution et vite. Peut-être que sa chance ce soir était à son comble, car les policiers furent appelés pour enquêter plus loin. Il respira un grand coup et sortit pour se retrouver dans un couloir. Les escaliers n'étaient pas trop loin, le bureau de Noctis devait sans aucun doutese trouver à l'étage. Il prit alors la direction de cet escalier pour se retrouver dans un nouveau couloir, une grande porte étant en son bout: C'était forcément là. Il marcha tranquillement jusque là-bas mais entendit des hommes monter l'escalier et prit à la hâte la porte se trouvant sur sa droite. Une chambre avec un lit double, finement décorée, donnant une vue sur le bordel policier d'en bas. Sur la table de nuit se trouvait le numéro de la directrice de l'école, Dalya Doru... Aurait-elle eu un lien avec Noctis? Quoi qu'il en soit, les hommes se rapprochaient et Alvin dû entrer dans l'armoire, voyant les hommes fouiller la pièce. Il fallait simplement qu'ils remarquent le numéro, normalement avec cela ils partiraient faire un rapport immédiat! Mais non, ces incapables avaient décidé de fouiller l'armoire...

Alvin ouvrit violemment la portière pour leur tomber dessus, les assommant presque au sol. Il leur asséna alors à chacun un coup de poing pour les endormir, mais l'un d'eux, récalcitrant, esquiva le coup et commença à sortir son arme à feu. Alvin se baissa et tenta du mieux qu'il put un uppercut dans la main de l'homme, ce qui lui fit lâcher prise. Le policier ne se laissa pas totalement maîtriser et envoya son poing en plein dans la mâchoire du détective, qui titubait légèrement, avant de commencer à sortir sa radio afin d'alerter les autres. Malheureusement, elle ne fonctionnait pas, l'ironie du sort était en la faveur d'Alvin, il fallait croire! Ce dernier maîtrisa le policier pour l'endormir lui aussi, il réussit en gardant une marque de griffure de l'homme puis s'assit un instant par terre pour reprendre son souffle... Pourquoi la police était-elle si violente? Il réfléchit un instant et pensa à la griffure, puis inspecta les ongles de l'homme pour y déceler des morceaux de sa propre peau. Il utilisa un chiffon qu'il avait toujours sur lui pour enlever ses morceaux qui auraient pu aider la police à le traquer. Désormais son temps était compté, il devait faire vite pour trouver des documents, alors il prit le papier sur lequel le numéro de Dalya était inscrit puis se dirigea vers le bureau.

Dans ce bureau, donc, il fouilla chaque recoin afin de découvrir des éléments traitant de mythologie antique, de croyances sauvages et de philosophie de l'angoisse. Avec ceci, des tonnes d'ouvrages d'H. P. LOVECRAFT et des médicaments par centaines. Qu'avait-il, comme problème, exactement? C'est dans le tiroir qu'il trouva un dossier nommé "Morte", il le prit avec lui puis continua ses recherches. Il trouva aussi une lettre d'amour adressée à une certaine Elizabeth... Elle datait du début de l'année. Rangée avec elle, des lettres adressées à Elisa... Greenwood?! Alvin comprit alors qu'il avait touché le gros lot! Il continua à trifouiller le tiroir pour trouver un porte-document assez rempli nommé "Lost School". Il prit tout ceci avec lui et avant de pouvoir envisager se diriger vers la chambre de la jeune fille qu'il hébergeait, il entendit des hommes s'exciter dans la chambre d'à côté: on avait retrouvé les deux endormis. Alvin n'eut qu'une solution face à lui, sauter. Ce qu'il fit avant que les autres policiers ne se rendent compte de sa présence.
La chute avait été brutale et vraiment douloureuse, mais il prenait sur lui. On le payait assez pour tout ça. Il se dirigea vers l'extérieur du domaine en titubant, profitant du désarroi des policiers pour passer inaperçu, avant qu'ils ne commencent à bloquer le périmètre. Il sortit alors sans encombre, si ce n'est une côte sans doute fragilisée et les jambes bien fatiguées. Rajoutez à cela un déplacement de l'épaule gauche: rien de grave, dirait-il, malgré que cela lui fasse horriblement mal. Il marchait doucement, douloureusement...

C'est une fois en pleine rue qu'il aperçut un chat le fixer, un chat qu'il avait déjà vu quelque part. Serait-ce Kyo? Il s'approcha du petit et entendit un bruit de pas derrière lui.

"Qu-Qui est là?"

Il fallait se montrer fort, ces documents étaient très importants pour la suite des opérations...