Dalya se laissa emmener par le sous-directeur, jetant un clin d'oeil aux hommes du bar. Elle quitta l'établissement en continuant son tour de charme, roulant des fesses. Dans les rues sombres, la jeune femme s'attendait toujours à tomber sur une bande de charlatans qui leur tourneraient autour. En effet, elle aurait préféré passer par les grandes voies de circulation mais son collègue semblait hâtif de rentrer, c'est pourquoi elle ne dit rien et se laissa reconduire.

La jeune femme repensa à la bagarre à laquelle elle avait assisté et ne put s'empêcher de sourire. Elle ne soupçonnait pas une telle vivacité dans le corps de Tsukio et encore moins autant de détermination pour quelque chose en particulier. Quoi que... à y réfléchir, sa volonté de récupérer le manoir par tous les moyens...

Ils arrivèrent devant l'hôtel et cela sortit la rousse de ses pensées. Le moment de se séparer du jeune homme allait arriver et un rictus victorieux se dessina sur les fines lèvres rougies par le maquillage de Dalya. Ils montèrent aux chambre et la directrice se laissa conduire jusque la chambre de Tsukio. Ils ne parlaient pas, ils ne disaient absolument mais la jeune femme, malgré l'alcool qui lui embrouillait le cerveau, suivait chaque étape de son plan à la lettre.

Regards langoureux, sourires charmeurs, postures provocantes. Elle pénétra dans la pièce et se tourna vers lui. La pièce était plongée dans le noir, seule la lumière de la ville au dehors éclairait la pièce par la fenêtre.

- Alors, monsieur Storw, quelles étaient ces envies dont vous me parliez tantôt ? Sussura-t-elle en se plantant au milieu de la pièce, formant une simple silhouette dans la pénombre.

Elle attendait le moment propice. L'instant fatidique. Elle l'aurait ce soir.

Comme elle l'avait deviné, Tsukio n'avait qu'une seule idée en tête en cet instant : profiter du corps de la jeune femme, corps qu'elle s'était évertuée à lui faire deviner, désirer. Cette partie de son plan, Dalya l'avait gagnée. Le jeune Neko, aussi froid fût-il, n'en restait pas moins un homme avec des envies, incapable de se retenir devant une femme aussi belle et en valeur que l'était la directrice en cet instant. Le jeune chat la toucha, l'effleura, la défia du regard. Il n'allait guère plus loin et la jolie demoiselle se surprit à aimer ce jeu de séduction. L'alcool aidant, elle ne se rendait pas vraiment compte que peu à peu, elle se laissait accrocher par ses filets.

Elle tourna son magnifique visage vers Tsukio qui s'était assis sur le lit et l'invitait à le rejoindre. Son grand regard améthyste pétillait de malices malgré la pénombre et un sourire séducteur habilla le coin de ses lèvres. L'intensité de ses yeux transperçait le jeune homme et elle savait qu'elle pouvait partir dès maintenant, elle savait qu'elle avait déjà gagné mais son envie d'applatir encore un peu son collègue la tirailla suffisamment pour qu'elle décide de pousser un peu plus loin son jeu.

- Mon approbation... murmura-t-elle en s'approchant de lui d'une démarche féline et lente. Croyez-vous que vous l'aurez, monsieur Storw... ?

Une fois juste devant lui, elle se pencha en avant, l'obligeant à s'affaler sur le lit. Elle posa un genou entre ses cuisses sur le matelas et approcha son visage du sien, ses cheveux rouges glissant en cascade sur son épaule pour venir encadrer son visage à la mine provocante. Leurs corps n'étaient à présent séparés que par quelques ridicules centimètres, la cuisse à demi nue de Dalya formant une très légère pression sur l'entrejambe du jeune homme. Elle n'avait plus peur de lui en cet instant. Tout cela était dû à l'alcool et bien entendu, à rien d'autre.

- Je vous écoute...

Elle pencha la tête juste à son oreille, son souffle brûlant dans la nuque du félin et susurra :

- Monsieur Storw...

Chaque geste et chaque parole étaient mesurés. Elle savait ce qu'elle faisait pour l'instant bien qu'elle sache aussi à quel jeu dangereux elle était en train de jouer. Les touchers de Tsukio depuis qu'ils étaient entrés dans la chambre l'avaient fait frissonner et avaient fait monter en elle un certain désir pour lui. Seulement ça, elle refuserait de le reconnaître et préférait jouer les prolongations dans son jeu de séduction. Elle resta un instant comme ça puis revint au visage du chat et effleura très légèrement et furtivement sa bouche de la sienne. Elle se redressa un peu, passant sa langue sur ses propres lèvres.

Dalya s'écarta un peu plus, se remettant debout, juste devant lui. Elle-même sentait qu'elle commençait à avoir très chaud et décida qu'elle s'arrêterait là. Mais elle préférait attendre sa réaction avant de déguerpir afin de savourer un peu mieux sa victoire. Alors, silencieusement, elle resta droite, gardant une posture provocante, un regard brûlant et un sourire charmeur.

Dalya, voyant son temps de réponse, s'apprêtait à partir et à le laisser en plan mais soudain, avant qu'elle n'ait eu le temps de bouger le petit doigt, elle se retrouva allongée sur le lit. Tsukio la caressa, la toucha, la mordilla et la jeune femme sentit son coeur rater un battement. Avait-il compris à quel jeu elle se vouait ? Frissonnante, elle le laissa la titiller, y prenant un plaisir interdit. Son regard troublé se posa sur le jeune homme qui l'avait enfin laissée. Son coeur battait la chamade et elle devait lutter pour contrôler son souffle perturbé. Elle se remit debout et une fois face au jeune homme, posa une main sur la joue de celui-ci avant de pencher ses lèvres à son oreille et de murmurer doucement mais fermement :

- Tu ne m'auras jamais, Tsukio Storw.

Là, elle mordilla le lobe de son oreille, son corps entier désirant celui de son adversaire mais son cerveau bien que très embrumé par l'alcool lui disait de fuir. Profitant de l'effet de surprise provoqué par sa phrase, elle décida de le pousser à ses retranchements, pressant son corps contre le sien, ses seins frottant son torse, son genou montant entre ses jambes, son bassin pressé au sien. Elle savait qu'il la désirait et se doutait qu'elle ne devait pas traîner au risque qu'il l'empêche de sortir.

Ses mains effleurèrent lentement la peau de son cou, elle souffla à son oreille et écarta son corps plein d'envie de celui de sa victime. Elle fit un pas en arrière, titubant légèrement sous le trouble et l'envie qui croissaient en elle. Elle le désirait en cet instant mais elle refusait d'abdiquer. Or, elle savait que lui-même était en train de craquer. Tous deux étaient rivaux depuis le départ, humaine et hybride, directrice et sous-directeur, race inférieure et race supérieure, créatrice et créé, femme et homme. Mais elle refusait de perdre. Elle résistait encore aux charmes de l'hybride et elle se jura d'y résister toujours.

Son corps pourtant hurlait son envie et continuait de la mettre en valeur. Sa poitrine se soulevant sous son souffle saccadé, sa démarche relevant ses fesses et ses hanches, son regard brûlant, son visage troublé, sa peau brillante de chaleur...

Elle n'aurait jamais dû boire autant...

Dalya sentit ses barrières mentales céder sous l'influence de son collègue. En effet, celui-ci semblait avoir perdu les pédales et la jeune femme commençait à faire de même. Pourtant, tant qu'ils étaient encore debout, elle réussit à tenir et à ne pas répondre à ses caresses pourtant très poussées cette fois-ci. Des frissons parcoururent son échine et ses paupières se fermèrent, un soupir passant ses lèvres malgré elle et sa lutte intérieure. Finalement, avant qu'elle ne s'en rende compte, la séductrice se retrouva couchée sur le lit, sous sa victime. Certes, Dalya venait de gagner ce qu'elle voulait mais peu à peu, elle se laissait avoir à son propre jeu.

Le Neko la caressait et commençait à la déshabiller. En elle, sa volonté luttait contre ses envies exacerbées et ces dernières prenaient de plus en plus le pas sur sa raison. Les deux professeurs étaient en train de perdre à un jeu qu'ils se livraient oeil pour oeil, dent pour dent. Dalya savait qu'elle devait fuir dès maintenant et qu'il serait bientôt trop tard pour reculer mais elle n'y parvenait déjà plus. Elle finit par s'abandonner, prenant finalement plaisir aux morsures de son nouvel amant.

Elle monta une jambe sur la hanche de Tsukio, signant ainsi l'approbation qu'il attendait tant. Passive, elle se laissa porter au gré de ses envies interdites et glissant ses doigts sous son T-shirt, souffla doucement dans sa nuque. Son corps tout entier réclamait à présent celui du jeune homme, sa peau se couvrait de chaleur et des frissons lui courraient sur l'échine à mesure que le félin découvrait sa chair. Elle inspira son odeur et s'ennivra de son parfum qu'elle redoutait pourtant tellement en temps normal. Reprenant légèrement ses esprits, elle tenta une nouvelle rébellion.

- Laisse-moi, Tsukio... souffla-t-elle entre deux soupirs de plaisir.

Sa voix tremblottait légèrement mais son corps continuait de l'appeler inlassablement. Sa tentative de fuite était vaine, elle le savait. Elle pouvait jouer de ses charmes pour le duper, elle pouvait lui faire croire qu'elle était indifférente à son charme mais il n'était pas idiot et elle ne pouvait pas cacher le désir transperçant sa voix.

La jeune femme se perdit dans ses esprits et comprit que le félin ne la laisserait plus partir. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle se retrouva à demie nue et gémissante de plaisir. À chacune de ses caresses, Dalya eut l'impression que Tsukio attendait cet instant depuis très longtemps. Il la dévorait du regard, des dents, des lèvres et de ses doigts. Frissonnante, elle se laissa faire, fermant les yeux et soupirant de plaisir. Elle lui rendit son baiser avec la même fougue, oubliant ses appréhensions et son plan de départ. Il n'y avait plus rien d'autre qui comptait à présent que ses doigts sur sa peau, sa langue dans son cou et sur ses cuisses, ses dents dans sa chaire.

Dalya le fit asseoir et vint à l'assaut cette fois-ci d'elle-même. Elle se mit à genoux sur lui et lui enleva son T-shirt, venant mordre son cou, ses mains lui guidant le visage dans sa poitrine. Ses longs cheveux rouges légèrement en bataille tombant en cascade dans son dos, elle cambra légèrement l'échine vers l'arrière, son bassin se collant davantage au sien. Elle passa le bout de ses doigts fins sur les muscles de son dos, saillant sous sa peau brûlante et vint mordre sa joue. Elle captura ses lèvres avec fougue tout en déboutonnant son jean. Elle écarta la braguette puis frotta son entrejambe contre la sienne, sentant la chaleur émanant de ce point des plaisirs masculins.

Elle posa son front contre le sien et plongea son regard d'améthyste profondément dans le sien, ses bras entourant son cou. Ses cheveux étaient collés dans sa nuque, sa peau suintant d'envie pour le Neko. Cette fois, c'était certain, Dalya avait totalement perdu les pédales. Au moins autant que le jeune homme qui lui s'était perdu dans les méandres du désir depuis bien longtemps déjà. Dalya ne cessa pas ses mouvements de bassin lentement, ne détachant pas non plus son regard du sien, l'allumant encore, jouant encore à le pousser à bout, cherchant à le rendre totalement fou de désir pour elle, sans aucune retenue.

Le jeune homme reprit le dessus de la situation et la combla de caresses de la tête aux pieds. Il vint la titiller à un endroit beaucoup plus stratégique, provoquant chez elle de petits coups de jus et la faisant gémir doucement. Elle sentait son corps réagir complètement, sa peau se criblait de petits points de chair de poule, son souffle se saccadait de faibles soupirs de plaisir, ses yeux se fermèrent et elle passa ses doigts dans les cheveux épais de son amant.

Elle attrapa son visage entre ses mains brusquement et l'embrassa avec passion, profitant du contact de leurs peaux mais jugea vite qu'il était encore bien trop habillé. Elle lui ôta son short et son caleçon, attirant Tsukio contre elle pour avoir la sensation de leurs corps collés et brûlants. Dalya sentait son sang bouillir en elle et frotta tout son être au jeune homme, comme si ce contact était vital malgré la distance sentimentale qui existait entre eux. Elle agrippa ses cheveux pour l'obliger à la regarder droit dans les yeux. La jeune femme y plongea les siens, intenses et magnifiques mais impassibles pour une fois.

Dalya passa ses mains sur ses fesses et malaxa celles-ci sans détacher ses iris violacées de celles noisettes du chat blanc. Son genou remonta entre ses cuisses pour venir frotter le membre turgescent qui semblait n'attendre qu'elle pour se libérer. Elle se mordit la lèvre inférieure, sensuellement et passa sa langue sur la bouche du jeune homme. Elle n'attendait plus qu'une chose à présent, c'était bien qu'il se lâche enfin. La séductrice sentait que le Neko retenait encore ses ardeurs et ce fût pour cette raison qu'elle insista un peu plus sur son entrejambe, pressant son corps au sien.

Elle releva légèrement la tête vers la sienne, sans lâcher ses yeux, le défiant presque et souffla doucement :

- Puisqu'on en est là, tu attends quoi pour aller au bout de ce que tu désires depuis tant de temps... ?

Un grand sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle comprit qu'il n'avait pas fini de livrer sa bataille. Elle décida de se laisser prendre à son jeu puisqu'après tout, cela ne lui procurait que plus de plaisir. Pourquoi y renoncerait-elle alors ? Elle se laissa manipuler, son corps réagissant avec de légers soubresauts aux caresses intimes que le Neko lui procurait. Une fois sur lui, elle sentit son membre bouillant juste entre ses fesses et entreprit de le faire passer entre elles lentement dans de petits va et vient. Ses ongles se plantèrent dans la peau de son dos et elle casbula légèrement le tête en arrière, s'offrant à lui. Elle lâcha un soupir de plaisir malgré elle, continuant de l'exciter par ses légers mouvements de bassin.

Dalya finit par le pousser allonger sur le lit, se mettant à quatre pattes au dessus de lui, s'amusant à son tour à le titiller.

- Et toi, le seras-tu encore... ? Murmura-t-elle doucement.

La jeune femme descendit sur son sexe, le prenant en bouche brusquement et sans prévenir, ses doigts allant effleurer son entre-cuisse. Elle leva vers lui un regard de panthère, le brûlant de ses iris brillantes, son épaisse chevelure totalement décoiffée lui donnant un air sauvage. Elle suçota le sommet de son membre, cherchant avant tout à le rendre fou, elle aussi. Après quelques vas et vients langoureux, la jeune femme se redressa puis vint à la retrouvaille de leurs lèvres pour l'embrasser avec fougue, mordant sa langue et ses lèvres, ses doigts se plantant dans la peau de son torse, ses ongles effleurant son bas-ventre. Dalya sentait le sexe de son amant dégager une forte chaleur contre son nombril et un sourire de victoire se dessina sur son visage tandis qu'elle plantait à nouveau ses beaux yeux dans les siens, le transperçant comment elle savait si bien le faire.

Ils avaient chaud tous les deux et Dalya sentait le torse finement musclé de son amant se soulever sous sa respiration troublée. Elle-même était troublée et elle s'écarta légèrement pour observer le corps de son compagnon. Il était beau et bien fait, ses biceps ressortaient légèrement sur ses bras, des abdominaux discrets mais agréables à la vue se dessinaient juste au dessus de son bas ventre. Elle aimait voir chacun de ses muscles saillant sous sa peau humide et tendue par l'excitation. Elle se mordit la lèvre et se remit à quatre pattes juste au dessus de lui, leurs visages à quelques milimètres l'un de l'autre, elle sonda à nouveau son regard.

Le jeune homme la retourna soudainement, mordillant et suçant sa nuque, et la pénétra enfin. Elle eut un léger gémissement et cambrant les reins vers l'avant pour l'accueillir entièrement en elle, soupirant doucement de plaisir. Elle sentit son corps ne faire qu'un avec celui de son amant, sa respiration se saccader, son coeur s'accélérer, sa peau la brûler. La jeune femme fit courir ses doigts le long du dos de son compagnon, descendant le long de ses reins puis sur ses fesses dans lesquelles elle planta ses ongles.

Dalya approchait de plus en plus du sommet des plaisirs, agrippant le dos du Neko et plantant ses dents dans son cou. La jeune femme gémissait, répondant aux fougueuses affections de Tsukio, lui rendant ses baisers, accentuant par moment ses mouvements de bassin. En cet instant, la jeune directrice avait oublié à quel point ce qu'elle faisait n'était guère dans ses plans de départ et le lendemain risquait d'être difficile à supporter. Pendant quelques secondes, elle se prit à regretter ses actes et la pensée furtive de vite repousser le jeune homme lui traversa l'esprit. Elle fût cependant vite chassée par une petit morsure de celui-ci au creux de sa nuque. L'une de ses mains meurtrissait le drap.

Elle ouvrit ses yeux violacés et observa le visage du jeune homme. Il était fin et doux pour une fois, toute trace de sadisme et de méchanceté avaient disparu. L'expression de ses traits exprimait clairement le plaisir qu'il ressentait mais aussi une certaine passion qui la surprenait mais ne l'interpelait pas tellement, son esprit trop embrouillé par l'alcool. Elle lâcha un soupir plus profond et posa les yeux sur les lèvres du chat avant de redresser la tête pour l'embrasser durant quelques instants. Ses belles iris revinrent au jeune homme. Son corps l'attirait, son odeur l'ennivrait, en réalité, à ce moment, elle était ivre de lui. De cette sensation au contact de leurs peaux brûlantes et humides. De ce souffle chaud au creux de sa nuque. De ces dents sur sa peau. Relevant ses yeux intenses et troublants vers les siens, elle se noya dans ses prunelles brunes.

L'orgasme arriva enfin dans un long soupir de plaisir et elle comprit qu'elle n'était pas la seule lorsque Tsukio craqua enfin. Elle le laissa se reposer sur elle, ne disant rien, fermant les yeux. Son souffle s'apaisait peu à peu et son coeur avait cessé de marteler sa poitrine. Sans un mot, elle finit par s'endormir dans les bras du jeune homme.

Dalya dormit d'un sommeil sans rêve jusqu'aux environs de neuf heures du matin où, pour une raison inconnue, ses paupières s'ouvrirent. La lumière l'éblouit alors et elle plissa les yeux, sentant un fort mal de tête cogner tel un marteau contre les parois de son crâne. Elle se redressa dans son lit, se tenant le front et grimaçant sévèrement, réfléchissant à ce qu'elle avait fait la veille pour se retrouver dans cet état. Soudain, des souvenirs flous firent leur apparition et elle ouvrit soudainement ses beaux yeux, tiltant peu à peu qu'elle était entièrement nue et que la pièce dans laquelle elle avait dormi était loin d'être sa chambre. Le pire était qu'il ne s'agissait pas non plus de la chambre d'Antoine. Mais alors chez qui avait-elle...

- AHHHHHHHHHH !! Hurla-t-elle en se tournant vers celui qui hantait ses souvenirs de la veille.

Aussitôt elle remonta les draps sur sa poitrine et sauta hors du lit, emmenant les couvertures dans lesquelles elle s'enroula. Son coeur battait la chamade tandis que son cerveau lui repassait chaque instant de la veille sous les yeux. Tsukio était déjà réveillé et ne semblait guère perturbé par ce qu'ils avaient fait. Son corps se mit à trembler de nervosité et plusieurs fois, elle tenta de parler mais aucun mot ne sortait.

Comment avait-elle pu se laisser entraîner dans une telle farce ? Comment avait-elle pu le laisser la toucher, la goûter, la... ? Ils avaient ... ! C'était impossible ! Elle ne pouvait accepter cela ! Elle avait couché avec cette immondice ! Et avait aimé de surcroît ! Elle secoua la tête pour chasser sa dernière pensée, se traitant mentalement d'imbécile. Durant cinq bonnes minutes, Dalya resta collée contre le mur, en pleine réfléxion. Qu'allait-elle faire ? Elle tremblait de tous ses membres. Et Antoine, son amant occasionnel ? Son coeur semblait vouloir sortir de sa poitrine. Que penserait le corps enseignant d'une telle histoire d'un soir ? Une envie de vomir la submergea et elle dut la retenir de justesse. Ils avaient... et ils étaient bourrés ! Oui, voilà, ça n'était que l'effet de l'alcool. D'ailleurs, il en avait profité ! Elle en était certaine ! C'était lui le coupable ! Il l'avait fait boire exprès !

La jeune femme attrapa un livre qui était à portée de sa main et l'envoya sur le Neko, le manquant de peu. Voyant son échec, elle prit ce qui lui passait sous les doigts, c'est à dire une petite fiole de gel douche et la lança de nouveau. Il l'évita tandis qu'elle crachait avec colère :

- Espèce d'enflure ! Tu m'as piégée ! J'te jure que tu le regretteras ! Salaud !

Tout en parlant, elle continuait d'envoyer tout ce qu'elle trouvait à la figure du jeune homme mais lorsqu'elle vit qu'elle avait épuisé son stock de munitions, elle ramassa toutes ses affaires et s'enfuit de la chambre pour rejoindre la sienne au plus vite, emmenant les draps du Neko avec elle sans s'en rendre compte. Une fois dans celle-ci, Dalya tenta de reprendre ses esprits. Elle s'assit sur son lit et prit son visage entre ses mains, essayant de garder son calme et de rassembler ses souvenirs. Elle avait un trou après qu'ils aient énormément bu. Tout lui revenait qu'à partir du moment où Tsukio l'avait regardée pendant l'acte avec tant de désir et de passion que si elle n'avait pas été ivre, elle aurait été complètement gênée.

Peu à peu, la mémoire lui revint et elle parvint à recoller les morceaux du puzzle. Avec horreur, elle comprit que Tsukio ne l'avait forcé en rien, bien au contraire, elle s'était prise au jeu qu'elle avait elle-même lancé. Pourquoi avait-elle opposé si peu de résistance face au jeune homme qu'elle haïssait et craignait pourtant ? Pourquoi avait-elle... aimé ce qu'ils avaient fait ? Ou plutôt, pourquoi avait-elle aimé plus qu'avec d'autres ce qu'ils avaient fait ? Une nouvelle nausée la prit et elle se leva pour aller se rafraîchir le visage puis prendre une bonne douche. Elle allait faire comme si rien ne s'était passé, c'était mieux ainsi. Une fois vêtue d'une simple jupe et d'un débardeur rouge, elle plia les draps du sous-directeur et les posa dans un coin, se demandant comment les lui rendre sans le croiser.

Elle prit une aspirine pui s'assit sur le bord de son lit et ferma les yeux, cherchant à se vider l'esprit pour ne plus penser à la veille et aux choses que cela avait éveillées en elle.

Malgré ses réticences, ses souvenirs ne cessaient de défiler dans sa tête en continu et la torturaient ainsi au plus profond d'elle. Comment avait-elle pu se laisser aller à ce point ? Elle détestait cet énergumène, il n'était que vices et méchancetés. Il s'amusait à faire pression sur elle pour qu'elle obéisse à ses moindres envies et Dalya savait combien il était malsain pour elle et l'école qu'elle ait couché avec lui la veille. En effet, il avait à présent un nouveau moyen de la faire chanter. Après tout, chacun connaissait les moeurs libertines de la directrice et n'aurait donc aucun mal à croire Tsukio si celui-ci racontait sous tous les toits ce qu'ils avaient fait. Car oui, le pire dans l'histoire était qu'elle avait été consentante. Elle n'était certes pas la seule en cause mais elle avait fini par lâcher prise et cela elle ne se pardonnerai jamais. Il avait su la rendre folle de désir au point qu'elle ne s'était plus contenue et elle devait reconnaître qu'il avait été un excellent adversaire. Un léger sourire apparut sur ses lèvres. Elle avait malgré tout gagné. Non en réalité, ils avaient tous les deux perdu leur bataille. Tsukio avait craqué et elle n'avait pas su lui résister.

Dalya lâcha un long soupir, ébourriffant ses cheveux d'une main nerveuse. Pourquoi se tracassait-elle autant ? Après tout, elle faisait cela tout le temps ! Coucher avec des hommes ! Pourquoi cette fois-ci la perturbait en particulier ? Oui, pourquoi se troublait-elle ? Ca n'était qu'une fois de plus. Oui, voilà, une conquête de plus. Et pas des moindres.

Soudain, la porte s'ouvrit sur son cauchemar : Tsukio venait de pénétrer dans la pièce et ferma la porte derrière lui. La jeune femme se mit debout, prête à se défendre si jamais il tentait de jouer à nouveau avec elle. Elle ne dit cependant rien et l'écouta silencieusement. Il lui expliqua qu'il ne l'avait forcée en rien et qu'il n'avait pas abusé d'elle. Elle tiqua sur l'une de ses phrases et la retint pour casser son adversaire. Il formula alors le souhait d'entretenir des rapports normaux avec elle. Elle leva les yeux au ciel avant de planter son regard intense dans celui du Neko. Malgré sa détermination, Dalya ne parvint pas à tenir l'échange visuel et baissa le regard. Comment pouvait-elle avoir des rapports normaux avec un hypocrite de sa trampe ? Il la rabaisserait encore, se jouerait d'elle mais elle ne se laisserait pas faire. Elle tenta de le fixer avec défi mais elle ne put toujours pas tenir. Elle n'arrivait plus à le regarder en face. D'une voix froide mais calme, elle répliqua :

- Je n'ai pas fait l'amour avec toi, j'ai couché avec toi. Nuance.

Elle espérait que sa simple phrase aurait un effet sur le jeune homme. Sur ces mots, elle le contourna et alla jusqu'au panier de son chaton pour prendre celui-ci entre ses bras, ignorant complètement le Neko. Elle déposa le petit animal sur sa commode, à côté d'une gamelle de paté au thon. Toujours sans rien dire, elle s'affaira à ranger un peu sa chambre, passant devant Tsukio, derrière lui, à côté mais faisant mine de ne pasle voir. Finalement, elle disparut dans sa salle de bain pour aller se laver les dents. Après cela, elle revint dans la chambre et entreprit de vider sa valise, sortant des vêtements en tous genres et des dessous affriolants. Elle faisait absolument tout pour ne pas penser à la présence du Neko dans la même pièce qu'elle. Il aurait beau parlé, elle ne le regardait ni ne lui répondrait pas.

Dalya écouta ce que le jeune homme avait à dire tandis qu'elle continuait de s'affairer aux quatre coins de la pièce. Elle n'avait aucune envie de lui adresser le moindre mot et continuait de lui tourner le dos. Elle entendit la porte claquer et soupira de désespoir. Elle venait de se mettre dans un fichu pétrin et devait trouver une solution afin d'arranger les choses. Ignorer le jeune homme n'était apparemment pas un bon remède à ses problèmes, or, elle refusait de se rabaisser à aller le voir. Cependant, lorsqu'elle se tourna vers son lit, elle remarqua la pile de draps qu'elle avait oublié de lui rendre. Elle soupira furieusement, se demandant si le destin n'était pas en train de lui jouer un très mauvais tour. La jeune femme attrapa le linge de maison et sortit, prenant la direction de la chambre du jeune sous-directeur. Elle y pénétra sans même frapper, à son instar lorsqu'il était venu lui parler.

Une fois dans la pièce, elle le trouva allongé sur son lit et les images de la nuit lui revinrent à nouveau, lui provoquant un léger frisson d'envie. Elle s'insulta mentalement de sa bêtise et posa les draps sur la commode. Là, elle marqua une longue pause, tournant toujours le dos au jeune chat, réfléchissant à ce qu'elle pourrait dire au jeune homme pour calmer un peu les tensions qui régnaient entre eux deux. Elle ne pouvait pas tenir une relation ne serait-ce qu'amicale avec lui, il était tout sauf franc, elle le sentait. De plus, son instinct lui disait que si elle nouait ne serait-ce qu'un petit lien avec le jeune homme, celui-ci s'en servirait contre elle.

Elle se tourna très lentement vers lui, son regard violacé se plantant sur lui froidement. Elle ne le regardait pas dans les yeux cependant. Elle n'y arrivait pas, trop honteuse de s'être laissée avoir la veille. Lorsqu'elle parla, sa voix était blanche, dénuée de la moindre expression.

- Ne me tutoyez plus jamais. Je ne serai jamais votre amie. Vous n'êtes qu'un hypocrite, je le sens au plus profond de vous, dit-elle avec lenteur. Et surtout, je refuse de nouer la moindre relation avec vous. Cela me serait néfaste, ajouta-t-elle sur un ton mystérieux.

Sa voix tremblotait sur la fin de sa tirade. En effet, elle craignait quelque peu la réaction qu'aurait le jeune homme face à cet échec cuisant. Pourtant, elle ne se laissa pas impressionner, alla vers la porte d'entrée, posant la main sur la poignée et murmura d'une voix à peine audible mais qui résonna pourtant dans la pièce silencieuse :

- Vous avez perdu.

Sur ces derniers mots, Dalya sortit de la pièce au plus vite pour retrouver sa propre chambre. Là, elle sortit sur le petit balcon et s'étendit sur la chaise longue, prenant sa tête entre ses mains, craignant fortement le retour de flamme de ses propos.

La jolie damoiselle n'avait revu son collègue de tout le séjour. En effet, il semblait que tous deux s'étaient involontairement évités durant leurs deux mois de vacances. Ce qui était étrange mais bénéfique pour la jeune femme. Elle ne voulait plus le voir car cela lui provoquait aussitôt de grandes crises de réflexion plus ou moins désagréables. Sans compter que le regard malsain du Neko ne cessait de la hanter. Il l'avait menacée et elle commençait à bien le connaître : cela risquait de très mal se terminer.

Par ailleurs, elle avait revu son chauffeur de bus tous les soirs durant toutes leurs vacances et avait passé d'excellents instants avec lui. Contrairement à ce queles gens pouvaient croire, elle n'avait amené aucune autre conquête du village touristique hormis le jeune homme avait qui elle s'était liée. Pourtant, elle ne ressentait aucun amour pour lui et même pire, lors de leurs ébats, des images de son unique nuit avec Tsukio revenaient l'obséder et elle devait alors se retenir de prononcer le nom de celui-ci. Elle espérait bien que cet étrange automatisme la quitterait au plus vite et qu'il revenait simplement à cause de l'environnement rempli de souvenirs dans lequel elle se trouvait...

Le pire dans toute cette histoire, c'est qu'elle sentait qu'Antoine, le chauffeur de bus, commençait à s'attacher à leur histoire. Or la jeune femme n'en voulait pas. Mais alors pas du tout. Les deux ou trois derniers jours du séjour, elle prit d'ailleurs ses distances avec le jeune homme. Celui-ci ne cessait de lui demander pourquoi elle l'évitait mais elle ne pouvait se résoudre à lui briser brutalement le coeur. Mais la veille du départ, en début d'après-midi, il l'avait suivie et cela avait exaspéré la demoiselle qui l'avait poliment envoyé promener. Il était resté planté au milieu du hall et elle avait tourné les talons pour rejoindre la plage.

Une fois là-bas, elle s'était allongée sur le ventre, détachant son soutien-gorge pour bronzer tranquillement. Elle ferma les yeux et tenta de se détendre. La journée avait mal commencé et quiconque viendrait l'importuner risquait fort de subir son courroux. Lorsqu'elle entendit la seule voix qu'elle ne voulait strictement pas entendre, elle manqua de pousser un cri de colère. S'étaient-ils tous passé le mot aujourd'hui ?!

- Oh vous ! Cracha-t-elle en ouvrant brusquement les yeux. Fichez-moi la paix ! Je vous ai dit que je ne voulais pas vous parler ! Et arrêtez de me tutoyer !!

Elle se redressa, rattachant la ficelle de son maillot dans son dos, lançant un glacial mais furtif regard vers Tsukio. Elle ne parvenait toujours pas à le regarder en face et se mit debout, se rhabillant, attrapant ses affaires et prenant la direction opposée. Une fois sur le goudron, elle remit sa paire de talons qui claquèrent avec véhémence sur le sol dur. Ce soir-là, elle rentra totalement ivre à l'hôtel. Totalement ivre mais seule.

[Fin du RP. On reprend pour Halloween ?]