Même si elle ne mesure qu'un mètre cinquante-cinq, vous aurez bien du mal à manquer cette véritable poupée vivante.
Lorsqu'on la croise on est tout de suite subjugué par cette cascade argenté trônant sur son crâne et tombant gracieusement le long de son dos, épousant ses habits jusqu'en dessous de ses fesses. Rarement attachés, elle les tient juste avec un sert-tête pour empêcher quelques mèches rebelles de gênée son visage. Ce dernier, ovale et aux traits fins, lui confère une vraie bouille d'ange. Bien qu'il est l'air infantiles, ses traits sont bien plus fins que ceux d'un enfant et ne trompe pas sur son âge. Son teint, plutôt pâle est le reflet de sa santé fragile et de ses très rare sorties. En effet, Eva a tendance à attraper tous les microbes qui passent et faire des plus banales maladies un véritable drame où sa vie se joue. Son corps, frêle, dépourvut d'un surplus de muscles, est UN des plus grands drame de sa vie. Mais revenons à son visage...
Outre son petit nez discret, sa bouche fine généreuse en sourire – souvent faux... - elle possède deux grands yeux dorés. Malheureusement, ces derniers ne traduisent aucunes émotions joyeuses et ne brillent d'aucune lueur malicieuse comme les yeux d'une petite fille heureuse. D'ailleurs, rare sont les véritables émotions qu'elle affichent sur son visage, si ce n'est le mépris.
Autre chose qui caractérise la demoiselle : ses vêtements. D'une qualité rare, généralement de longues robes à froufrou mais rien de trop exubérant. Juste assez pour qu'on la remarque. Ceci dit, elle ne possède aucune robe de ce genre aux couleurs vives ou flashy. Eva reste dans le « sobre » et dans un style vestimentaire spéciale mais mettant en valeur ses atouts de poupée vivante.
Et la demoiselle, bien qu'ayant à première vue un corps de fillette, reste féminine et pleine de charme. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle possède une jolie poitrine plutôt généreusement pourvue, contrairement à ce que son petit corps fragile pourrait laisser penser.

En résumé, la petite Eva a tout d'une poupée de porcelaine... Si seulement elle souriait plus souvent !

Avec son corps de poupée et son visage d'ange, Eva ne peut être que la plus adorable des jeunes filles.
Sincèrement... Vous y croyez ? Eh ben arrêtez.
Ce doux sourire est complètement faux. Du début jusqu'à la fin. Ce n'est qu'un moyen comme un autre pour elle d'obtenir ce qu'elle désire. Car oui, en bonne fille de riche, Mademoiselle a été élevé en conséquence. Tous ses désirs ont toujours étaient des ordres. Et Eva est têtue : tant qu'elle n'a pas ce qu'elle veut, elle fera tout, vraiment tout, pour y parvenir. Quitte à faire de votre vie un enfer... Et encore, qui sait si elle n'y prendra pas un malin plaisir... Son petit monde passe avant tout le reste. De nature égoïste et dédaigneuse, elle méprise tout ce qu'il l'entoure. Du moins, tout ce qu'elle ne trouve pas digne de sa personne... Et elle n'a encore rien trouvé.
Renfermée, elle ne s'est jamais confié à personne, mis à part à cette peluche qu'un jour on lui a offert. Elle déteste ce monde et les personnes qui l'habite. Elle-même se déteste.
En vérité, Eva n'a jamais eu d'amis à cause de sa condition sociale. Son caractère détestable s'est forgé à partir de là et d'autre événements douloureux... Désagréable au possible, même lorsqu'elle essai de montrer un peu de gentillesse, ce n'est généralement que par intérêt. Et quand bien même elle ferait des efforts, il y a toujours un moment où elle lancera une remarque cinglante. Ceux qui la connaisse la fuit, elle et le grand homme au air mafieux habillé de noir qui se ballade toujours à son côté. Car oui, à cause de son corps fragile, ses parents lui ont toujours collé un garde du corps. Une personne qu'elle a tendance à plutôt considéré comme un chien de garde qui exécute le moindre de ses désirs. Il n'est pas rare de la voir contempler une scène sans une once d'émotion où son chien corrige sévèrement un malheureux passant qui serait passé trop près d'elle. Sans pitié lorsqu'elle est accompagné, mais lorsqu'elle est livré à elle-même, ce qui est rare, elle est facilement déstabilisée. Elle joue de ses charmes de poupée et manipule habilement les gens, mais dans une telle situation elle est vulnérable et est en fait terrorisée par le fait de se retrouvé seule.
Mais au fond, elle a toujours souffert de sa propre personne et aspire à devenir une personne meilleure bien qu'elle est encore beaucoup de mal à se l'avouer. Elle souffre de la solitude dans laquelle elle s'est elle même renfermé. Son cœur lui pèse mais elle s'est résigner à porter ce poids seule...

I. We were child...

Le vent de l'automne soufflait entre les branches dégarnies des grands arbres dont les dernières feuilles jaunie par la saison, mouraient lentement sur le sol. Les passant foulaient le goudron, faisant voler une dernière fois les feuilles avant qu'elles ne retombent définitivement sur le sol. La vie ralentissait dans cette campagne reculé d'Angleterre. Et pourtant... Dans le grand manoir des WhiteRiver, la voilà donné à deux enfants liées dès la naissance, des jumelles. Angelina et Evangeline. Les dernières nées des WhiteRiver étaient enfin arrivées, et ils pensèrent leur famille au complet. Joyeux moments qu'ils pourraient tous partagés, vie heureuse qui se poursuivrait...
Les enfants étaient destinées à grandir ensemble dans les meilleures conditions de vie que leur parents pourraient leur offrir. Le manoir s'anima bientôt plus qu'il ne l'avait jamais été. De nouveaux domestiques furent employés. Les plus compétents furent choisis afin de suivre les jumelles.
Les mois passèrent et elles grandissaient toutes deux au sein d'un foyer strict mais chaleureux, sous l'oeil bienveillant de leur frère, Andrew. Ce dernier agissait avec une attention toute particulière, encore plus maternel que leur propres parents – bien trop occupés pour s'en occupés eux-même. Beau et intelligent, il était leur aîné de six ans et l'héritier légitime du domaine de Jim WhiteRiver, leur père, et le tendre fils de la grande chanteuse d'opéra et pianiste de talent à ses heures perdues, Candice Lacroix. Leur mère était française et avait rencontré Mr.WhiteRiver lors d'une de ses représentation en terre anglaise... Le coup de foudre leur fut fatale, quelques mois plus tard, Candice épousait Jim.

Ainsi entourées de telles personnages, Angelina et Evangeline ne pouvait que bien grandir et vivre heureuse. Mais les années passèrent et ils découvrir la santé fragile d'une des deux sœurs. Evangeline tomba de plus en plus malade et chaque hivers devinrent un calvaire pour la famille car rongée par l'inquiétude. Chaque l'année la question persistait... Passera-t-elle la saison ? Un rhume la clouait au lit durant des jours et une mauvaise grippe pouvait s'avérer fatale. Angelina et Andrew veillaient sur leur sœur mais les adultes décidèrent de séparer l’aînée de la cadette afin qu'elle n'attrape pas le même mal. Pourtant, Angelina était robuste et, intrépide, elle bravait l'interdit pour veiller sa jumelle en cachette, même si le lendemain, elle se faisait sévèrement réprimander par Andrew et les autres domestiques.
Le soutient de sa sœur fut très important pour Evangeline qui résistait chaque année avec un peu plus de difficulté. Et elle tint … Jusqu'à sa huitième année.
Cette année, à la même période, Evangeline s'écroula de fatigue, le front brûlant de fièvre, le corps trempée de sueur et secoué de tremblements. Plus souffrante que jamais, on l'éloigna de nouveau de sa sœur et d'Andrew qui s'occupait d'Angelina durant la convalescence d'Eva.
La maladie la rongeait si fort que cette fois-ci beaucoup perdirent espoir. Jim et Candice restèrent au chevet de leur fille, persuadés qu'ils allaient perdre leur enfant.

La nuit venue, la chambre fut plongée dans le noir. Les parents avaient quittés douloureusement Eva et l'avait laissé se reposer priant pour qu'elle vive. Une ombre se faufila jusqu'au lit de la jeune fille. Angelina attrapa la main de sa sœur et la serra contre son cœur comme elle l'avait toujours fait. Son visage était vaguement marqué d'un vague sourire pourtant si éclatant d'habitude. Ses yeux dorés luisant dans la nuit, contenant ses larmes de petite fille. Angelina contempla le visage de sa petite sœur forcée de dormir... Elle amena sa main juqu'à sa joue où roulaient les larmes qu'elle n'arrivait plus à contenir.

- Andrew a dit que... que tu allais dormir... très... très longtemps... Mais moi je veux pas... Réveille toi Eva, je veux pas que tu dorme longtemps … Me laisse pas...

Les larmes coulèrent le long du poignet d'Eva tandis qu'Angi' continuait de sangloter, enchainant les prière pour sauver sa sœur. Elle la regarda une dernière fois... Elle ne semblait plus bouger. Endormie à jamais. Son visage était trop calme pour qu'elle rêve. Angelina se pencha sur le visage de sa sœur et embrassa le coin de ses lèvres. Elle avait lu dans un conte que le prince charmant réveiller la princesse par un bisou. Elle n'avait rien d'un prince charmant mais Evangeline, tout d'une princesse. Et si cela lui permettait de se réveiller... L'ombre envahit la vue de Angelina qui s'écroula près de sa sœur, main dans la main avec elle.

Le lendemain, Eva ouvrit les yeux. Ses idées étaient clair et sa tête ne la faisait plus souffrir. Son corps semblait léger... Lorsqu'elle essaya de bouger elle fut entraver pas la moitié du corps de sa sœur, posé sur elle. Elle essaya de se dégager tant bien que mal et secoua lentement sa sœur.

«  Angi... Réveille toi... T'es lourde. »

Mais sa jumelle ne bougea pas. Son visage paisible affichait un doux sourire qui contrastait avec la pâleur de son visage. Eva se figea et sans comprendre pourquoi, elle se mit à pleurer. Longtemps.
Elle ne vit pas les domestiques entraient et se figer devant le petit corps de la jeune fille. Puis ses parents débarquer en catastrophe suivit de Andrew et tomba à genoux pour prendre Angi dans ses bras.
Tout son monde s'écroula. Le temps sembla se figer. Evangeline était remis de sa fièvre mais personne ne comprit pourquoi Angelina était partit à sa place. Evangeline elle même ignorait ce qui s'était passé. Un doux souvenir l'envahissait, elle voyait sa sœur pleurait et était assaillit d'une tristesse immense mais rien n'expliquait pourquoi... Pourquoi celle qui devait vivre était morte.
Autour d'elle, le bruit courrait que la douce Angelina avait prit la fièvre de sa sœur pour la sauver et avait prit sa place au paradis.
Angelina était morte pour Evangeline.

Le temps passa même si pour Eva il semblait d'être arrêter la nuit où sa sœur avait cesser de vivre. Sa santé était toujours fragile mais jamais plus elle ne refit une si forte fièvre. Elle savait qu'elle allait vivre. Mais à quel prix ?
Andrew lui reprochait la mort de sa petite sœur et tourna le dos à Eva. Son cœur se fissura un peu plus... Elle avait toujours su qu'Andrew était plus proche d'Angelina que d'elle. De part sa vitalité mais aussi son caractère opposé à celui d'Evangeline. L'une était joyeuse, pleine de vie, souriante, espiègle et maligne. L'autre était fragile, renfermée et réservée. Même leur couleur de cheveux était différente malgré leur lien de sang très étroit. Les cheveux d'Angi' étaient blonds, très clairs, et ceux d'Eva, argentée, reflétant sa petite santé. Opposées et pourtant liées.

II. The princesse grew up...

« … Et ils ont osés dire que c'était moi qui l'avait tué ! Et que je détestais ma sœur depuis le début... ! Non mais, tu te rends compte Angel !? C'est vraiment affreux... »

Continuait de se plaindre la jeune fille. Chaque jour, en rentrant de l'école, Evangeline racontait ses journée à ce lapin en peluche qui appartenait autrefois à sa jumelle disparut. Pour éviter de devenir folle, Eva devait parler... Mais jusqu'à présent elle n'avait personne.
Ses parents ? Trop occupés.
Andrew ? Il la détestait et l'évitait.
Les domestiques ? Pas assez proches...
Ne restait donc que cette peluche. Et Angel se révélait être un excellent confident.

Plus le temps passait et plus Eva se renfermait. Elle se sentait terriblement seule. L'école était devenu un enfer. Personne n'osait l'approchait, personne ne lui parlait. Sa solitude était sa seule amie. Au fur et à mesure, Eva était victime de saute d'humeur impressionnante. Elle changeait. Plus rien ne semblait compter pour elle. Chaque année, un peu plus, elle se rapprochait de la Eva que nous connaissons aujourd'hui.
Ce fut l'année où la famille déménagea en France qu'elle choisit pour devenir une tout autre personne. Marre de se faire marché dessus et de subir les commentaires désobligeants de ses camarades de classes, elle se servit de sa classe social pour se faire respecter. A l'école, un garde du corps la suivait perpétuellement pour s'assurer de sa sécurité. Ses études se faisant dans des établissement plus modeste, elle était la seule à bénéficier de ce genre d'extra, sa santé fragile étant la principale raison. Son caractère hautain et méprisant se développa ainsi au fil des années.

Elle n'en souffrait pas moins. Elle était toujours seule. Et si peu appréciée véritablement des autres.
Mais à quoi bon se faire aimer... ? Elle n'était pas convaincue de l'utilité de la chose.

Même au manoir, elle savait pertinemment que les domestiques se forçaient à être aimable avec elle. Tout comme ses gardes du corps qui défilaient, abandonnant souvent au bout d'une semaine - record à battre. Et parfois, lasse de se faire craindre, Eva s'amusait à attendrir les gens avec sa bouille d'ange pour mieux obtenir ce qu'elle voulait. C'est ainsi que lorsqu'elle se retrouvait momentanément sans garde du corps, elle savait attiré une bande de toutous débiles pour la protéger ne serait-ce que durant une journée.
Mais à force de vivre dans le mensonge et le dédain... Mademoiselle s'attira de lourds ennuies.

Un jour, forcée de rentrer à pied avec un garde du corps, Eva se fit agressée sans pouvoir se défendre. En effet, s'étant arrêté près d'un café, son GDC était lui prendre une boisson fraîche. Profitant de l'absence de son chien de garde, un homme d'une vingtaine d'année la tira vers une ruelle, l'y traînant de force. Son petit corps n'y pouvant, elle fut forcé de le suivre. Il la cloua contre un mur et sortit un couteau de sa poche pour lui coller sous la gorge. Eva, ouvrant de grands yeux terrifiés, si vit refuser le droit d'appeler à l'aide... au risque de se faire trancher la gorge. Son ravisseur la contemplait de toute sa hauteur... Elle eut beau tenté de se débattre, la lame se rapprochait dangereusement de sa chair.

«  Que me voulez-vous... ?
- Commençons par tes jolies boucles d'oreilles en or... Et ton collier aussi. »

Son butin volé, il continua, lui expliquant la situation. Cette crapule était là pour l'enlever. On l'avait payé pour qu'il kidnappe la fille des WhiteRiver afin de la remettre à ses véritables ravisseurs. Certainement dans le but de demander une rançon... Toujours est-il qu'on l'avait payé pour l'enlever et qu'il comptait mener à bien son boulot.

«  Et vue la somme qu'on m'a payé, j'ai pas l'intention de te laisser filer... »
L'homme ricana avant de passer sa main sur la joue de la jeune fille, redressant son visage pour mieux l'examiner. Eva se débattait comme un diable, et même si elle savait ses efforts vains, elle continuait, lui lançant des regards meurtriers qui lui promettaient une vengeance terrible.
«  Espèce d'ordure, pesta-t-elle, je t'interdis de me toucher ! Lâche moi ! »
Et par, on ne sait qu'elle manipulation, elle parvint à lui décrocher un sale coup de pied dans le genoux qui le fit grogner de douleur. Il lacha un instant sa proie qui en profita pour courir le plus loin possible de lui. Malheureusement, c'était sans compter son petit corps qui fut vite rattraper et plaqua violemment contre un mur, dans un craquement inquiétant. Coincé dans un cul de sac, il lui était impossible de s'échapper.
Furieux, l'homme lui cracha son venin au visage.

«  Sale gamine prétentieuse ! Pour qui tu te prends ? Tu te crois importante ? Mais je vais te dire quelque chose... »
Il se pencha vers l'oreille de la demoiselle, l'écrasant d'avantage contre le mur.
«  … Personne ne paiera pour te récupérer. J'ai déjà été payé alors je me fiche de ce qu'il va t'arriver... Mais je te connais : je sais que tu n'es qu'une gamine impertinente, qui prend tout le monde de haut. Mais au fond tu ne vaux rien... Personne ne t'approche et tu es méprisée de tous... Parait-il que même ta famille ne t'aime pas... Tu veux savoir autre chose ? Ton garde du corps ne te cherche même pas à l'heure qu'il est... lui aussi a été payé pour se débarrasser de toi. Alors tu ne vaux pas mieux que moi que tu viens de traiter d'ordure... »

Eva écarquilla les yeux, le cœur transpercé de toutes part. Son regard croisa celui de l'homme et elle compris qu'elle l'avait déjà vu... Ce devait être un des surveillant de l'établissement où elle étudiait... Mais elle ne prêtait guère attention à ce genre de personne. Après tout il avait raison : elle méprisait et était méprisée de tous. Elle même doutait encore de l'amour qu'on pouvait lui porter... La plupart des personnes qui l'entouraient étaient payées pour vivre avec elle. Et encore : certains abandonnés. Elle était certaine que personne ne la regretterait...

Poussé par le désespoir, elle appuya de toutes ses forces contre le mur pour s'en servir d'appui et mieux se jeter contre son agresseur. Surpris, il chancela et voulut la rattraper à coup de couteau dans un excés de rage. Et là, embrouillé par le désespoir, la confusion et la peur, Eva parvint à retourner la lame contre lui. Cette dernière se planta dans sa poitrine et une gerbe de sang éclaboussa sa robe. Elle regarda l'homme flancher et tomber lentement dans une plainte agonisante. Son souffle saccadé s'arrêta brusquement tandis qu'Eva ne parvenait pas à détacher ses yeux de la scène.
Elle se tenait là. Debout, le couteau ensanglanté dans ses mains. Le regard posé sur le corps de l'homme qui perdait la vie et qui accueillait la mort.

Pour la seconde, elle la rencontrait. Mais cette fois-ci, aucun sentiment de tristesse et d'accablement griffa son cœur. Seul le vide régnait dans son âme. Rien de plus ni de moins que lorsqu'elle jetait un papier à la poubelle. Comme si elle n'avait pas prit conscience de son acte... Comme si lever la vie était une action banale et sans conséquence.

Eva se pencha sur le corps inanimé de son agresseur et récupéra le portable qui dépassait de sa poche. Sans une once d'émotion, elle composa le numéro du manoir sur le téléphone du défunt propriétaire. Bientôt, une voiture s'arrêta au bout de la rue et deux hommes et une femme en sortirent pour venir chercher Mademoiselle à l'endroit qu'elle n'avait quitté depuis plus d'une demi-heure. Elle se tenait toujours là. Debout, le couteau ensanglanté dans ses mains. Le regard posé sur le corps de l'homme qui avait perdue la vie et accueillit la mort.

III. The story will continue...

J'avais tué un homme... Et je n'en éprouvait aucun remord. Je n'avais même pas l'impression de m'être salies les mains. La seule peine que j'épprouvais... C'était vis à vis de moi. Cette ordure... Tout ce qu'il avait dit... Ce n'était pas totalement faux.... C'était même tout à fait vrai. Au fond de moi je le savais... J'étais devenu une personne détestable. Au point que je m'étais vraiment demandé si mes parents auraient payés pour me récupérer.
Après tout j'étais aussi responsable de la mort d'Angelina. La fille favorite. Je n'étais pas jalouse de ma sœur, bien sûre... Je savais juste qu'elle était un meilleur choix que moi. Je n'en voulais même pas à Andrew de me détester : il était le seul à être honnête. Le seul à reconnaître que je n'étais qu'un fléau pour les WhiteRiver.

Je me déteste...

Plus tard, j'ai demandé à être transféré dans une autre école. Je ne supportais plus l'ancienne et il semblait que pour ma sécurité c'était bien raisonnable.
Mon ancien garde du corps avait été arrêté et j'ai appris bien plus tard que mes ex-futures ravisseurs avait également été interpeller.
C'est ainsi qu'un jour je rencontrais Gil'. Mon père m'avait convoqué. Il se tenait là, près de mon père assis à son bureau. Droit comme une I, vêtu d'un costume noir, les mains derrière le dos, un faux sourire chaleureux sur le visage. Mon père se leva et nous fit d'avancer tous les deux. Nous approchâmes, moi perplexe et lui d'une démarche très formelle. Il se pencha et baisa ma main.

«  Enchantée Mademoiselle Evangeline.
- Evangeline, voici ton nouveau garde du corps. Gil'. Il est le plus compétent et le plus fidèle que j'ai trouvé. Il servira désormais notre famille... » présenta Jim WhiteRiver.

J'eu un vague sourire. Il ferait un parfait chien de garde... Je le voyais dans son regard.

«  Il est parfait. »

Et je ne fus pas déçut. Plus qu'un garde du corps, il devint même mon homme à tout faire. J'avais de la compagnie et du divertissement. Le voir agir m'amusait... plus que je ne voulais l'admettre. Il était un vrai toutou que je renommait bien vite Spike... Et plus je le côtoyais, plus je me rendais compte que ce surnom lui allait comme un gant.

J'avoue m'être attaché à lui.
La veille où je devais intégrer Lost School, Gil' me trouva près de ma fenêtre à contempler la pluie fine de cette fin d'été...

«  Vous êtes anxieuse Mademoiselle ?
- Mh... un peu, avouais-je.
- Vous n'avez rien à craindre, je serais à vos côtés. Je veillerais à ce que rien ne vous arrive. »

Je tournais mon visage vers lui. Ses prunelles noires me couvaient d'un regard bienveillant. Méritais-je toute cette bienveillance... ? Non. Spike était obligé de se montrer bienveillant et même s'il était le seul à pourvoir me supporter, j'ignorais s'il m'appréciait. J'en doutais bien sûre... Qui le pouvait ? Le lendemain, je rentrerais dans un nouvel établissement, inconnu et nouveau. Mais rien ne changerait, je ne serais pas plus apprécié qu'avant...

«  Angelina... Tu étais vraiment la seule... » marmonnais-je tristement.

Mon garde du corps semblait avoir entendu et s'agenouilla devant moi, prenant ma main pour y déposer un baiser. Mes joues s'empourprèrent et je le regardais abasourdie. Il releva le visage et me sourit. Et comme s'il lisait dans mes pensées fit d'une voix très douce :

«  J'en doute Mademoiselle... J'en doute. »

J'écarquillais les yeux. Une étrange sensation m'envahit et je retrouvais un sentiments familier... Durant un instant j’aperçus la silhouette de ma sœur jumelle et son doux sourire. Mon cœur se serra... J'avais si peur d'être à nouveau seule.
Peut-être fallait-il que je change... Ainsi le sourire que j'avais vu sur le visage de ma défunte sœur ne serait plus aussi triste...
Devenir une personne meilleure ? Devenir gentille ? Faire attention aux autres ? Mon regard dériva sur Spike et je retirais ma main qu'il avait gardé au creux de la sienne.

«  Oh la ferme Gil'... »

Je lu dans son regard un peu de surprise mais beaucoup d'amusement... Je l'avais appelé par son prénom. J'entendais d'ici le rire de ma sœur... Je frappais mon front du plat de la main.

«  Changer... ? Pf... c'est ridicule... » soupirais-je...

[**]

«  Comment ça, il ne peut pas venir avec moi ?! Mais c'est mon garde du corps !! »
Hurlais-je à la femme de l'accueil.

Elle m'apprenait que Spike n'avait pas le droit de me suivre à l'interieur de l'école.

«  Je regrette Mademoiselle, mais c'est le règlement : toutes personnes étrangères à l'établissement se voit refuser l'entrée. »

J'étais prête à faire un scandale... C'était révoltant ! Mais je voyais bien que cet établissement avait quelque chose de spéciale... Tous mes efforts pour faire une entorse au règlement resterait vains...
Je retournais au près de Gil' qui me regardais avec un grand sourire, bien que quelque peu inquiet.

«  Je suis désolé... Il semble que vous allez devoir passer au plan B, Mademoiselle Evangeline. »
Hein ? Le plan B ?

Devenir quelqu'un de meilleur...

La première passion d'Eva est de se faire obéir. Elle aime lorsque les domestiques exécutent ses ordres, elle aime lorsque tout le monde se jette à ses pieds. Elle adorait passer devant ses camarades de classe afin que ces derniers affichent un large sourire hypocrite pour se faire bien voir. Bien loin de l'insupporter, cette situation l'amuse : elle jubile à l'idée de savoir que ces jeunes gens eux, détestent Eva et se rabaissent tous à lui sourire.
En dehors de se plaisir personnel, elle n'est pas du genre à faire amis amis et déteste la foule. Ca lui donne des migraines. Mademoiselle est également phobique des chats... Ces bestioles à poils la terrorise et lorsqu'elle en croise, elle se fige sur place, pétrifié de peur. Cela vaut aussi pour les Neko qui sont à moitié félins...
En dehors de ça, elle apprécie les musiques douces et les instruments de musique. Surtout le piano qu'elle pratique depuis toute jeune.
Autre chose ? Oui. Cette orgueilleuse est une grande fan de pâtisserie. Elle en raffole et c'est, à son grand malheur, la meilleur façon de l'amadouer... Il lui arrive parfois de cuisiner elle-même à la grande surprise de tous. Seulement elle ne sait faire que des pâtisseries...

Fille de riche, Eva a suivit des études strictes et dans les meilleures écoles possible jusqu'au collège. Lorsque sa famille à déménagé, elle a dut intégrer une école plus modeste mais ses résultat scolaire, aux détriments de ses relations sociales, furent toujours très bons. Voire meilleure puisque le niveau y était moins élevé.
Elle n'a jamais envisagé d’exercer un métier... Vous voyez quand vous êtes riches, gagner sa vie est la dernière chose à laquelle vous penser... Pourtant Eva, n'a pas toujours eu l'idée de vivre indéfiniment aux crochets de sa famille. Surtout depuis qu'elle a intégrer Lost School. Elle envisage sérieusement de devenir indépendante mais ce n'est pas une chose facile lorsque vous n'êtes qu'une bonne à rien...
Ses parents ont toujours désiré la voir intégrer un conservatoire de musique célèbre afin qu'elle puisse vivre de la musique.

Pour ce qui est de sa relation avec les hybrides, eh bien elle ne fait aucune différence entre humain et hybride. Mis à part cette phobie des chats, elle n'a pas les demi-humains en aversion.
Autre chose, depuis qu'elle s'est faite agressée, et bien que ce poids reste lourd à porter, il y a, toujours caché dans les pans de sa robe, une petite dague en argent.
Quant à Spike, qui se nomme en vérité Gil', il ne l'accompagne plus à l'école car le règlement interdit tout étranger à l'établissement. En revanche il est présent à la sortie, lui servant également de chauffeur pour la ramener chez elle.